Dimanche, j'ai rendez-vous à 10h00 avec une bande d'écolos pro-vélo pour une excursion vers la mer. Le rendez-vous est fixé à la place de la mairie d'une commune de la périphérie de Barcelone (Sant Boi). Je mets mes affaires de plage dans le sac sans grande conviction, regrettant plutôt de ne pas avoir d'imperméable. La météo elle a dit : pluie toute la journée. Il fait plutôt beau pourtant mais ça ne va sans doute pas durer.
Dans les couloirs du métro, je remarque que leur système d'horloge est déréglé : tous les écrans indiquent l'heure avec une heure d'avance. Pas pratique pour connaître celle de ma rame, mais les horaires semblent calqués d'une heure à l'autre. Pas de problème, je serai à temps à mon rendez-vous. 9h55 je suis sur la place de la mairie de Sant Boi.
10h00 personne. 10h05, toujours personne. Pas grave, c'est la fête du village, j'en profite pour faire le tour des stands. L'attraction majeure semble être le concours de broderie : une bonne centaine de mamys affairées à la tâche, très concentrées. Ca semble être un concours de longue haleine puisque des bénévoles sont en train de les ravitailler en petits gateaux. 10h10 retour vers le point de ralliement, toujours personne. J'assiste à la danse des géants (chaque ville semble posséder au moins son couple de géants, qui sortent pour les fêtes traditionelles) sur fond de musique populaire. L'accord des chalumeaux est limite choquant mais l'ambiance est là. 10h15, les géants s'éloignent, toujours personne. Je pars à la recherche de l'association bicibaix pensant les trouver-là, je ne réussis qu'à revenir à mon point de départ pensant m'en éloigner. 10h30, toujours personne, j'abandonne.
Cette fois-ci, pas question de me faire couilloner comme le week-end dernier : j'évite soigneusement les panneaux étiquetés "autovia" ou "autopista " (pire) de même que toute direction sur un fond bleu. Du coup je réussis à trouver une route traversant un espace naturel protégé, entre champs d'oliviers et zones de marais. J'arrive enfin sur une route connue en bord de mer.
Sur les ponts passant au-dessus de cette route je remarque des gens semblant attendre quelque chose, tous appareils photos au poing. Aux dernières nouvelles Zapatero est à Madrid, la reine d'Angleterre fait toujours des misères à la mode mais à Windsor et la papamobile (à 16 soupapes, je sais, elle est éculée, mais je l'aime bien celle-là) est toujours au parking de l'institut de gériatrie du Vatican. Donc ce n'est pas pour ceux-là qu'ils sont à attendre. Seule solution : c'est pour moi ! Je ne tarde pas à éliminer cette hypothèse devant le peu de ferveur que mon passage suscite. Je m'arrête donc demander ce qui se passe, ou ce qui va se passer. Il s'agit d'un rallye historico-automobile où de vieilles guimbardes vont (ou tentent d'aller) de Barcelone à Sitges. C'est le cinquantième anniversaire de la manifestation, donc encore plus d'intérêt sans doute. Le gars m'indique que le cortège est attendu entre 12h00 et 14h00. Je regarde ma montre, il est 11h15. Soit tous ces gens n'ont vraiment rien à f***** de la journée, soit ils sont vraiment patients et fanas de vieilles voitures.
J'ai envie de jeter un oeil au rallye mais ne vois pas la nécessité de les attendre dès maintenant. J'emprunte donc un sentier parallèle longeant la mer, sous des bois de pins, pas désagréable. Au bout du sentier, je m'aperçois que le cortège, fourbe, en a profité pour me dépasser par l'axe que j'avais quitté quelques kilomètres auparavant (par la droite en plus). Une Austin ferme la marche, perfide Albion... En tout cas les spectateurs avaient raison d'être en avance.
Enfin bon, c'est bien beau une voiture début de siècle (pas celui-là, l'autre), mais ce n'est pas fait pour la montagne. Or, de Castelldefells à Sitges, c'est 10kms de route en lacet, je tiens ma revanche... Pendant une bonne partie du chemin, je chambre une cortège de Seat 600 (réponse ibérique à la Fiat 500) qui me re-chambre en me re-dépassant, etc, etc. Quand les spectateurs n'ont pas de voiture à applaudir ils m'encouragent, ambiance bon enfant, promis, juin 2009, je me fais l'Alpe d'Huez. Je laisse les conducteurs croire que c'est pour eux quele public est là, mais bon, je sais bien que... :D Je finis par gagner contre mon cortège de Seat 600 à l'entrée de Sitges. Il faut dire qu'elles n'ont pas été aidées par les performances de la de Dion Bouton les précédant. Pause repas, puis après-midi plage. Au fait, pour ceux qui ne savent pas, petit cours pratique de météo Espagnole : "Temps pluvieux toute la journée" se traduirait en France par "22°, beau soleil, léger voile nuageux en fin d'après-midi".
Retour vers la gare de Sitges pour prendre mon billet pour Barcelone, toujours gratuit, sympa. L'horloge de la gare déconne elle-aussi, décidement, tout est en avance aujourd'hui. Arrivé à l'appart, je lance l'ordi pour relever les mails. L'insolent avance aussi d'une heure ! Petite vérification grâce à mon ami google... VIVE l'HEURE D'ETE !
http://nico.mart.free.fr/barcelone/20080331_Cotxes/album.php
faut bien qu'il y ait une personne qui oublie de régler sa montre...! sinon ce serait pas marrant !